Ce bug chez Intermarché en mars 2022 a fait passer 200 euros de courses à 2 euros, avec 792 biscottes et 72 Napolitain à la clé
Un étudiant de l’Oise a rempli un drive quasiment gratuit après un couac sur le site d’Intermarché. Le récit précis.
Avec des prix alimentaires toujours élevés fin 2025, les consommateurs scrutent la moindre promo. Les enseignes, elles, redoublent d’initiatives pour retenir leurs clients, en magasin comme en courses en ligne. Dans ce contexte, une histoire survenue en 2022 refait surface: un bug informatique d’Intermarché a permis à des clients de payer quelques pièces pour un caddie plein.
Le 21 mars 2022, un Drive situé dans l’Oise a vu affluer des commandes XXL à prix dérisoires. Un étudiant de Beauvais, Adrien, a profité du couac et détaillé ce qu’il s’est passé, preuves à l’appui. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Le bug d’Intermarché dans l’Oise: ce raccourci qui a cassé les prix
Comme ses concurrents, Intermarché a digitalisé ses services et misé sur le retrait en Drive. Ce jour-là, une opération baptisée Gros Lots s’affichait sur le site. Une erreur de programmation a fait sauter l’addition pour certains articles, puis pour des paniers entiers, selon Actu Oise. Concrètement, des clients ont validé des commandes à 2 euros alors que leur valeur réelle frisait les 200 euros.
La faille a circulé très vite entre communautés de chasseurs de bons plans. Des liens pointant vers les produits concernés se sont échangés, et les paniers se sont remplis en quelques minutes. Dans le point de vente de l’Oise, l’équipe du drive a préparé des sacs étonnants par leur volume et la répétition des références. Et forcément, ça a vite prit.
L’enseigne a corrigé l’anomalie en quelques heures. Entre-temps, des dizaines de commandes avaient été honorées au tarif erroné, info confirmée localement. Les réactions se sont accumulées sur les réseaux, entre humour, sidération et interrogations sur la préparation en magasin.
Adrien raconte: les liens, la commande et ces 2 euros qui font débat
Adrien, étudiant à Beauvais, dit avoir été alerté par un ami le 21 mars 2022. Il confirme avoir repéré dans la foulée des publications qui regroupaient les pages des articles impactés. Voici ce qu’il en a dit, mot pour mot: "J’ai reçu un message d’un copain me disant que sur le site d’Intermarché, il avait acheté des biscottes pour pas cher, puis des couches, des gâteaux et du gel à raser, j’ai tout de suite compris !" (Adrien, nom non communiqué).
Il décrit ensuite le mode d’emploi vu en ligne: "J'ai vu que des gens avaient listé le lien des produits concernés" (Adrien, nom non communiqué). Une fois sa sélection validée au Drive de l’Oise, l’addition s’est effondrée. "J’en ai eu pour environ deux euros, au lieu d’environ 200 €" (Adrien, nom non communiqué). Le contraste est vertigineux.
Son ticket est parlant: des produits du quotidien en très grande quantité, tirés par une poignée de références ultra bradées. L’étudiant évoque un stock taillé pour durer plusieurs semaines.
- Ce qui a marqué: 792 biscottes, 72 gâteaux Napolitain, 10 pots de Nutella, 7 bombes de gel à raser.
Sur les réseaux, les commentaires ont afflué. Certains ont ri de ce panier hors norme, d’autres se sont demandé comment une telle commande avait pu passer le contrôle du retrait. D’autres encore ont imaginé donner l’excédent à des associations. Le bruit provoqué par cette affaire a contribué à accélérer la fermeture de la brèche.
Pertes pour l’enseigne: ce que l’on sait des montants et des réactions
Coté coulisses, l’opération Gros Lots s’est transformée en casse-tête pour la grande distribution. L’anomalie, corrigée en quelques heures, a tout de même généré des pertes estimées à plusieurs milliers d’euros pour Intermarché, d’après les éléments rapportés localement. L’enseigne a déjà connu des erreurs tarifaires ponctuelles par le passé, mais rarement avec un tel écho.
Au-delà de l’anecdote, l’affaire rappelle les risques des mécaniques promo quand elles se combinent à des règles techniques mal calées. Un seul champ mal paramétré, et la réduction peut s’appliquer en cascade. Pour un site de courses en ligne très fréquenté, l’effet boule de neige se mesure en minutes. Et oui, un bug peut suffire à faire exploser les volumes de commandes, surtout quand il tombe un jour de forte affluence.
Pour les équipes en magasin, c’est un surcroît de travail: préparation des sacs, vérification des références, remise au client. Entre empathie pour des ménages sous tension et nécessité de cadrer les usages, la ligne est fine. Dans le cas de l’Oise, les commandes passées au mauvais prix ont été livrées pendant la courte fenêtre où l’erreur persistait, puis le système a été verrouillé.
Trois ans plus tard, l’histoire fascine encore. Elle résonne avec l’inflation persistante et les arbitrages serrés des foyers. Pour les enseignes, la leçon est claire: tester les mécaniques de réduction avant mise en ligne reste un impératif. Pour les clients, un rappel aussi, qu’un panier à 2 euros quand il en vaut 200 euros ne tient souvent qu’à une ligne de code.