Ce geste pour dégivrer le pare-brise, viral en hiver 2025, inquiète l’Automobile Association et peut coûter un pare-brise fissuré
Une astuce très relayée pour dégivrer le pare-brise circule encore cet hiver. Elle fait gagner du temps, en apparence.
Chaque matin de gel, la scène se répète. Les automobilistes français affrontent le froid, grattoir à la main, pendant que les réseaux sociaux promettent des solutions rapides. L’Express a relayé l’avertissement venu d’outre-Manche et il concerne directement nos trajets hivernaux.
Car l’astuce la plus partagée n’a rien d’innocent. Elle consiste à verser de l’eau chaude sur le pare-brise gelé pour le libérer en quelques secondes. Simple, oui. Efficace, parfois. Sauf que le risque est bien réel. Et la facture peut vite grimper. Et pourtant, c’est une très mauvaise idée.
Verser de l’eau chaude sur le pare-brise, l’astuce qui casse tout en hiver
Le principe semble logique. La chaleur fait fondre la glace, le verre se dégage et l’on gagne quelques précieuses minutes. En réalité, un pare-brise refroidi toute la nuit n’aime pas les chocs de température. Lorsque de l’eau chaude ou même tiède touche une surface glacée, le choc thermique est brutal. Le verre se dilate d’un coup, puis se rétracte, ce qui peut créer des microfissures invisibles sur le moment.
Et c’est là que les ennuis commencent. Un impact minime peut évoluer en fissure irréversible au fil des trajets, des vibrations et des nouvelles baisses de température. Autre effet pervers, souvent oublié: si l’air est encore négatif, l’eau versée regèle et forme une pellicule verglacée encore plus opaque. Elle colle parfois les balais d’essuie-glace, fatigue le moteur du système et arrache le caoutchouc. On perd du temps, on perd en visibilité, on abîme son véhicule.
Ces mises en garde, l’Automobile Association les répète depuis plusieurs hivers et elles concernent aussi les conducteurs en France. L’hiver 2025 s’annonce déjà avec ses épisodes de gel matinal, et la tentation des raccourcis reviens vite quand on est pressé.
Ce que l’Automobile Association recommande vraiment pour dégivrer sans risque
L’Automobile Association propose une méthode simple et sûre. Commencez par vérifier que les essuie-glaces ne sont pas collés. Démarrez le moteur, enclenchez le chauffage et le dégivrage de la lunette arrière, puis laissez l’habitacle chauffer doucement. Retirez ensuite la neige qui recouvre le véhicule, y compris sur les phares, avec une brosse douce pour ne pas rayer le verre.
Le cœur de l’opération se joue avec un grattoir dédié ou une bombe dégivrante vendue en station-service ou en supermarché. Ces produits dissolvent la glace sans agresser le pare-brise et évitent tout choc thermique. Restez à proximité pendant que le moteur tourne et attendez que la buée disparaisse totalement avant de partir. C’est plus long qu’une carafe d’eau chaude, certes, mais c’est la voie la plus sûre pour bien dégivrer le pare-brise.
En cas de gel important, reprenez les étapes calmement, sans gestes brusques. Vous avez surement remarqué que gratter comme un forcené raye le verre et fatigue les bras. Mieux vaut multiplier les passages doux, laisser la ventilation faire son travail et patienter quelques instants.
Prévenir le givre dès la veille, les solutions qui font gagner du temps
Pour ne pas perdre un quart d’heure sur le trottoir, la prévention reste l’alliée la plus fiable. L’Automobile Association privilégie des gestes basiques mais efficaces. Couvrez le pare-brise avant la nuit, avec un carton, une bâche ou une housse adaptée. Le lendemain, la glace ne s’est pas fixée directement sur le verre et tout se retire en un mouvement.
- La veille, installez une housse dédiée sur le pare-brise pour bloquer le givre au petit matin.
Au moment de partir, laissez le moteur tourner quelques minutes, le chauffage activé, pour dissiper la condensation et décoller les derniers résidus de glace. Évitez les mélanges improvisés vus en vidéo. Vinaigre blanc, sprays maison, sacs de congélation remplis d’eau chaude… Ces recettes peuvent attaquer les traitements du verre ou laisser un voile qui gêne la visibilité. Le message est simple : adoptez les outils prévus pour cet usage et gardez la main légère.
Code de la route en France et visibilité, ce que vous risquez par temps de gel
Le cadre légal ne laisse pas de doute. Avant de prendre la route, un conducteur doit voir clairement, pare-brise et vitres latérales dégagés, phares propres, et essuie-glaces opérationnels. Partir avec une surface à moitié blanchie, c’est s’exposer à une infraction et mettre en danger les autres usagers, surtout au cœur de l’hiver 2025 où les matinées restent sombres.
Dans les faits, on roule plus serein quand on anticipe. La raclette dédiée dans la boîte à gants, une bombe dégivrante dans le coffre, une couverture pour la nuit, et le réflexe d’allumer le chauffage dès l’installation au volant. Ce sont des gestes de base, pas des gadgets. Ils épargnent un pare-brise fissuré et des sueurs froides au premier rond-point gelé.
L’Express le rappelle en relayant la vigilance de l’Automobile Association. Évitez les astuces spectaculaires, séduisantes en vidéo, mais néfastes sur le terrain. Un pare-brise coûte cher, et une mauvaise visibilité se paie cash en conditions hivernales. Mieux vaut une minute de patience qu’un vitrage fragilisé pour tout l’hiver.