Chauffage : voici la règle des 16 °C et l’alerte 18 h-20 h qui changent tout, alors que 12 millions vivent la précarité énergétique

Mis à jour le 5 novembre 2025

Tout le monde se pose la question en hiver. Faut-il couper ou baisser le chauffage quand on s’absente quelques heures ?

Avec l’hiver 2025 bien installé et la hausse des prix du gaz et de l’électricité, la question du chauffage revient au premier plan. La fondation Abbé Pierre évoque 12 millions de personnes touchées par la précarité énergétique. L’enjeu n’a jamais paru aussi concret pour les ménages qui jonglent entre confort et facture.

Couper totalement en partant le matin, ou simplement réduire de quelques degrés avant de fermer la porte ? La réponse, contre-intuitive pour beaucoup, s’appuie sur le fonctionnement du réseau et sur la gestion de la chaleur dans nos logements. Et la différence se joue souvent au retour, entre 18 h et 20 h.

Chauffage, absence d’une journée : ce réglage à 16 °C qui évite la mauvaise surprise

Plusieurs paramètres comptent quand on s’absente quelques heures : température extérieure, isolation du logement, durée d’absence. En France, les recommandations d’experts convergent vers un point clé pour la journée de travail. Selon Florence Clément, coordinatrice du pôle grand public et jeunes à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, il ne faut pas couper net.

Elle l’explique sans détour : "L’éteindre lorsque vous vous absentez à la journée n’a pas vraiment de sens. Personne n’a envie d’avoir froid en rentrant chez soi pendant deux heures, le temps que la température remonte, puis à peine la température éale atteinte, devoir la baisser pour aller se coucher". On comprend l’idée : réduire, oui. Éteindre, non.

Le bon compromis consiste à descendre à 16 °C pendant l’absence, de façon à maintenir un socle de chaleur. Au retour, viser 19 à 20 °C suffit pour retrouver du confort, sans relancer la machine à plein régime. Ce geste évite de faire travailler les émetteurs à fond à l’heure de pointe.

  • Réglez à 16 °C quand vous partez la journée ; remontez à 19-20 °C en rentrant.

Rallumer entre 18 h et 20 h : ce détail réseau qui peut mener aux coupures de courant

Un autre élément, moins connu, pèse dans la balance. Rallumer un chauffage après l’avoir coupé toute la journée provoque un "appel de puissance d’énergie". Cette montée brusque intervient pile dans la plage 18 h-20 h, quand les foyers s’équipent, cuisinent, s’éclairent. Le risque ? Faire grimper la demande au pire moment.

Florence Clément prévient que ce comportement peut "poser un réel problème sur le réseau". Et elle insiste : "Alors qu’on manque d’électricité aujourd’hui en France, cela pourrait engendrer des coupures de courant". On touche ici à un enjeu collectif : la stabilité du réseau dépend aussi de milliers de petits gestes.

La spécialiste évoque aussi un risque de "surconsommation". Quand on rallume fort, trop tard, on chauffe beaucoup… pour parfois ouvrir la fenêtre quelques minutes après, parce qu’il fait trop chaud. L’énergie a déjà été consommée. Et l’addition suit.

Facture et confort en 2025 : viser 19-20 °C sans surconsommation, et quand couper vraiment

Dans la vraie vie, on cherche surtout de la simplicité. La stratégie la plus efficace reste de programmer une baisse à 16 °C lors d’une absence d’une journée, puis de laisser la montée se faire à un rythme normal en rentrant, vers 19 à 20 °C. On évite la relance au maximum et on garde une température de base qui protège le logement.

Et pour les départs prolongés ? Partir en vacances change la donne. Dans ce cas, couper totalement le chauffage peut se justifier, en tenant compte de l’isolation et du risque de gel des installations. À ne pas confondre avec un simple week-end ou une journée de travail, où l’extinction complète reste à éviter. Pour un long séjour, on peut abaisser très bas ou couper, si l’installation le permettre.

Dernier rappel utile pour l’hiver 2025 : les heures de pointe 18 h-20 h restent les plus sensibles pour le réseau. Éviter le tout-ou-rien à ces moments réduit les à-coups de consommation, éloigne le spectre des coupures de courant et aide à tenir sa facture. Comme le résume Florence Clément, l’enjeu n’est pas de geler son logement, mais d’éviter l’effet yo-yo qui coûte cher… et tire sur la prise.

"L’éteindre lorsque vous vous absentez à la journée n’a pas vraiment de sens", rappelle la représentante de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Un conseil simple, soutenu par l’expérience du terrain, et qui répond à une question que des millions de Français se posent encore au cœur de l’hiver.