Eau du robinet en novembre 2025 : ce reflexe pour le thé, le café et les biberons ouvre la porte aux bactéries à table

Mis à jour le 18 novembre 2025
Avec le froid, un geste au robinet s’invite dans la cuisine. Il accélère tout… et fait entrer des microbes. En novembre, on a tendance à ouvrir l’eau du robinet côté eau chaude pour gagner du temps: café plus vite prêt, soupe improvisée, biberon tiédi.

Avec le froid, un geste au robinet s’invite dans la cuisine. Il accélère tout… et fait entrer des microbes.

En novembre, on a tendance à ouvrir l’eau du robinet côté eau chaude pour gagner du temps: café plus vite prêt, soupe improvisée, biberon tiédi. L’eau paraît claire, le geste rassure, et l’habitude s’installe dans bien des foyers. Sauf que ce réflexe n’a rien d’anodin pour la santé.

Dans les logements français, l’eau chaude circule via un ballon ou une chaudière, stagne, se charge en dépôts, puis passe dans des tuyaux souvent entartrés. C’est un terrain favorable pour certains microbes et pour des composés indésirables, surtout quand la température est mal réglée. Et là, l’écart entre confort et risque devient très concret.

Pourquoi l’eau chaude du robinet n’est pas faite pour boire

Dans un circuit domestique, l’eau chaude stationne dans le ballon, s’imprègne de tartre et traverse des canalisations où des bactéries trouvent abri. À 50 °C, des micro-organismes opportunistes persistent et se multiplient. Les chocs thermiques irréguliers ne suffisent pas. Porter l’eau à ébullition détruit la plupart des bactéries, mais pas nécessairement leurs spores, qui peuvent se réactiver après ingestion.

Boire ou cuisiner directement avec l’eau chaude expose donc à des troubles digestifs: nausées, crampes, diarrhées sont documentées quand l’eau est contaminée. Les enfants, les femmes enceintes, les seniors et les personnes immunodéprimées restent les plus à risque. Pour un biberon, on part d’eau froide uniquement avant de chauffer, point.

Bactéries et légionelles: ce que l’automne change dans la maison

La saison froide rallonge les douches, sollicite davantage les ballons et met en évidence les erreurs de réglage. Les légionelles apprécient les installations mal entretenues: en France, près de 2 000 cas de légionellose ont été recensés en 2023. La maladie reste rare, mais grave chez les personnes fragiles, notamment par inhalation de microgouttelettes sous la douche quand l’eau est insuffisamment chaude dans le ballon.

Le bon repère, c’est un ballon d’eau chaude réglé à 60 °C en permanence. Un cycle ponctuel vers 70 °C, quand l’appareil le permet, limite fortement la prolifération de ces bactéries. Rien d’exotique ici: on parle d’une vérification de température au thermomètre de cuisine et d’un entretien anticalcaire régulier sur les mousseurs et la douchette.

Métaux lourds et plastiques à chaud: ce détail qui change tout en cuisine

Autre point sensible, les matériaux. La chaleur accélère la dissolution de métaux: le plomb dans des réseaux anciens, le cuivre dans des installations plus récentes, le nickel selon certains robinets. À haute température, ces métaux migrent plus vite. Une eau limpide peut donc contenir des traces indésirables, invisibles à l’œil nu.

Les canalisations en matériaux de synthèse peuvent libérer, à chaud, des composés organiques. Leur concentration varie selon l’âge de l’installation et la qualité de l’eau locale. Pour toutes les boissons chaudes et la cuisine, la règle simple reste la meilleure: on prélève uniquement de l’eau froide, puis on chauffe dans une bouilloire ou une casserole.

Les bons gestes en novembre pour le thé, le café et les biberons

Le trio gagnant ne change pas, même quand on est pressé le matin. Pour le thé, le café, les soupes et les pâtes, on remplit la bouilloire ou la casserole avec de l’eau froide, on porte à ébullition, puis on verse. Les machines à expresso et les bouilloires entartrées accumulent des dépôts et perdent en performance: un détartrage régulier améliore la chauffe et réduit la charge microbienne, avec deux rinçages du réservoir pour éviter tout goût résiduel.

  • Servez-vous toujours du froid pour boire et cuisiner; chauffez ensuite. Réglez votre ballon à 60 °C, lancez un cycle à 70 °C si disponible, détartrez mousseurs et douchette, purgez après absence et laissez couler l’eau froide quelques secondes le matin.

Côté sécurité, une eau stockée à 60 °C protège la microbiologie, mais elle peut brûler au point de tirage. L’installation d’un mitigeur thermostatique ou d’une vanne de mélange à la sortie du ballon permet de garder la réserve bien chaude tout en livrant une eau confortable aux robinets. Les enfants et les personnes âgées sont plus sensibles aux variations: mieux vaut vérifier les températures au robinet de cuisine et à la douche avec un simple thermomètre.

Un dernier rappel de saison. L’automne concentre les oublis d’entretien et les réglages trop bas, surtout quand la maison chauffe davantage et que les douches s’éternisent. Un diagnostic express suffit souvent: température du ballon, contrôle du mitigeur, décapage des mousseurs, purge au retour d’un week-end, témoin anti-légionelle activé s’il existe. Vous verrez, ces repères deviennent vite des automatismes discrets qui sécurisent la table sans changer vos habitudes culinaires.