Voici les régions françaises où faire les courses coûte le moins cher en 2025, selon une étude NielsenIQ et un reportage TF1

Entre Paris et la Bretagne, le panier diverge fortement. Les nouveaux chiffres 2025 bousculent les idées reçues sur nos courses. Faire ses courses ne revient pas au même selon l’adresse inscrite sur la carte Vitale.

Entre Paris et la Bretagne, le panier diverge fortement. Les nouveaux chiffres 2025 bousculent les idées reçues sur nos courses.

Faire ses courses ne revient pas au même selon l’adresse inscrite sur la carte Vitale. Un reportage de TF1 et TF1 Info, croisé avec les données de l’institut NielsenIQ, met en lumière des écarts qui hérissent les budgets familiaux. Entre deux départements, la facture peut grimper jusqu’à 23%, avec un ticket moyen plus salé à Paris et en région capitale. Dans la période actuelle, où chaque centime compte, cette réalité pèse lourd sur le quotidien des foyers.

Comment expliquer qu’une boîte de pâtes affiche un prix différent d’un bout à l’autre de l’Hexagone en 2025, alors que l’inflation reste dans toutes les têtes? L’objectif de cette mise au point : aider à comprendre pourquoi l’addition change d’une région à l’autre. Car la carte des prix ne colle pas toujours à nos intuitions. Et là, surprise.

Île-de-France et Paris, ces écarts de prix qui plombent le panier

Selon TF1 et TF1 Info, la capitale affiche un panier moyen jusqu’à +20% par rapport à d’autres territoires. L’écart atteint même 23% entre certains départements, d’après la photographie réalisée en 2025. Ce différentiel ne se limite pas aux produits premium. Il se voit aussi sur les produits de grande consommation, du beurre aux pâtes, en passant par le rayon frais.

Les départements urbains les plus tendus concentrent les tickets les plus élevés. Outre Paris, les Hauts-de-Seine et les Alpes-Maritimes ressortent dans le viseur. Dans ces zones, même des promotions musclées n’effacent pas complètement l’écart. Et pourtant, les enseignes y mènent bataille semaine après semaine, prospectus à l’appui.

À l’approche des fêtes de fin d’année, ce surcoût pèse d’autant plus sur le budget familial. On remet parfois des produits en rayon, on arbitre, on diffère. Oui, ca se voit à la caisse.

Immobilier, foncier et entrepôts, un coût caché qui se lit sur le ticket

La première explication tient au coût de l’immobilier commercial et logistique. Stocker, approvisionner, livrer… tout se paye. En Île-de-France, le mètre carré des entrepôts et des magasins coûte cher, ce qui réduit la marge de manœuvre des distributeurs. "Stocker en région parisienne et stocker dans les Côtes-d'Armor, ce n'est évidemment pas les mêmes coûts", rappelle Yolande Piris, professeure des universités en sciences de gestion, interrogée par TF1.

Quand les loyers montent, la chaîne entière encaisse. Les enseignes doivent absorber des frais fixes plus élevés, du bail au personnel, en passant par l’énergie. Résultat, le ticket final grimpe, parfois au-delà des intentions stratégiques. Et le consommateur s’en aperçoit tout de suite.

Autre point qui compte: la densité commerciale. Dans les zones où la concurrence reste limitée, les magasins n’ont aucune raison de rogner davantage leurs marges. On le voit dans plusieurs portions du Sud et dans certaines agglomérations franciliennes, où l’environnement concurrentiel ne joue pas toujours le rôle d’amortisseur.

Bretagne, Finistère et Côtes-d'Armor, pourquoi les courses y restent les moins chères

À l’opposé, la Bretagne apparaît comme la championne des petits prix. Dans le Finistère ou les Côtes-d'Armor, le panier moyen passe sous la moyenne nationale, avec des écarts relevés autour de −3% dans certains cas. Les consommateurs en profitent au quotidien, parfois sans même le savoir, tant le différentiel s’installe dans la durée.

L’histoire locale des enseignes pèse dans la balance. Leclerc et Système U, toutes deux nées dans l’Ouest, ont ancré une culture de compétition sur les étiquettes. Le terrain y reste très disputé, avec des négociations plus fermes entre magasins et fournisseurs. Et quand la bataille des prix s’intensifie, c’est le caddie breton qui respire.

  • Zones plus chères signalées par TF1 et NielsenIQ: Paris, Hauts-de-Seine, Alpes-Maritimes. Zones plus abordables relevées: Finistère, Côtes-d'Armor.

Sur une année, l’avantage cumulé peut représenter plusieurs centaines d’€ économisés pour un ménage. Et ce, à panier comparable. Une réalité qui change les habitudes d’achat, du choix du magasin aux marques choisies.

Concurrence locale et circuits courts, le détail qui change tout à l’étal

Au-delà des loyers, la proximité des produits joue à plein. En Bretagne, les supermarchés s’approvisionnent plus souvent à côté de chez eux, ce qui diminue les frais de transport. "Ce bar vient de 3 kilomètres à vol d'oiseau du magasin. Si on fait un comparatif avec un magasin qui est à 200 ou 300 kilomètres des côtes, forcément, on a des différences de prix sur les étals", explique Fabrice Le Cnuff, directeur du Leclerc de Lanester (Morbihan).

Dans le Sud ou en région capitale, les trajets s’allongent, les entrepôts coûtent plus cher et les marges se tendent. Le résultat se voit en rayon, notamment sur les produits frais où la logistique pèse fort. La concurrence, quand elle s’essouffle, n’incite pas non plus à couper les prix au cordeau.

Pour 2025, la photographie reste claire: là où l’immobilier est plus accessible et l’approvisionnement plus proche, la note fléchit. À l’inverse, à Paris, la hausse de 20% sur le ticket moyen vient s’ajouter à une inflation toujours ressentie par les ménages. Et les arbitrages reviennent, semaine après semaine, entre marques nationales, MDD et formats familiaux.