On vous a menti sur l’arrosage : ces plantes d’intérieur tropicales se dessèchent en hiver si vous ne changez rien
Tout le monde a entendu qu’en hiver, on range l’arrosoir et on laisse les plantes au "repos". Dans les faits, les radiateurs tournent, les fenêtres restent closes, et les pots semblent logiquement sécher moins vite. Puis arrivent les feuilles molles, les bords qui brunissent, la terre qui se craquelle, alors même que l’on se croit prudent avec l’eau.
Dans de nombreux salons chauffés, certaines plantes d’intérieur se retrouvent en plein stress hydrique sans que leurs propriétaires ne s’en doutent. L’idée "moins d’eau pour tout le monde dès que le froid arrive" ne tient pas toujours face à l’air sec du chauffage et aux besoins réels des espèces venues des tropiques. Et c’est là que le mensonge commence.
Hiver, chauffage et air sec : un cocktail qui change tout
L’air chaud des radiateurs transforme les pièces en zones de sécheresse. L’humidité ambiante peut tomber sous les 40 %, alors que les forêts d’où viennent de nombreuses plantes tropicales affichent plutôt 60 à 80 % d’humidité. Le terreau se dessèche plus vite que prévu, surtout près d’un radiateur ou d’une fenêtre bien exposée, et la motte se rétracte parfois des parois du pot.
Calathea, alocasia, monstera ou fougères, habituées à un air saturé d’eau, vivent ce contraste comme un choc. Feuilles molles, bords brunis, taches jaunâtres, terre craquelée signalent un manque d’eau et d’humidité. Dans ce contexte, l’arrosage des plantes d’intérieur en hiver ne peut plus suivre un calendrier fixe : tout se joue dans l’observation du substrat et de l’ambiance de chaque pièce.
Les plantes qui demandent plus d’eau… et celles à laisser au sec
Pour les calathea, alocasia, monstera et autres tropicales au grand feuillage, l’hiver en appartement chauffé ne rime pas avec diète. Leur substrat peut s’assécher en quelques jours ; certaines auront besoin d’un apport tous les 7 à 10 jours dans un salon très chauffé, en humidifiant la motte sans la noyer. Un test simple aide : si la terre est sèche sur plus de deux centimètres et que le pot paraît léger, l’arrosage s’impose.
À l’inverse, succulentes, cactus et céropegias, originaires de milieux arides, préfèrent un vrai repos hivernal. Pour ces plantes-là, un arrosage espacé, parfois une seule fois par mois, suffit, à condition de laisser complètement sécher le substrat entre deux apports. Les traiter comme des tropicales, avec des apports rapprochés, expose vite à la pourriture des racines.
Pointes brunes, air sec et bons gestes pour sauver vos plantes
Beaucoup accusent spontanément l’arrosage quand apparaissent des pointes brunes. Selon Álvaro Pedrera, spécialiste des plantes suivi par 212 000 abonnés, ce symptôme vient surtout de l’exposition, de la chaleur et d’un air trop sec, parfois aggravé par un excès d’engrais. Il conseille d’augmenter l’humidité ambiante en regroupant les plantes, en les vaporisant régulièrement ou avec un humidificateur, et en les éloignant des bouches de chauffage et des fenêtres brûlantes. "Les salles de bains sont très humides, et même si tout le monde n'aime pas ça, certaines plantes l'apprécient comme si elles étaient dans leur propre spa personnel", a aussi indiqué Álvaro Pedrera, cité par Linternaute. Attention tout de même, "il faut que la salle de bain dispose d'une fenêtre ou d'une bonne lumière naturelle".
Pour ajuster l’eau et l’humidité sans se tromper, quelques réflexes suffisent à changer la donne :
- Tester le terreau en enfonçant le doigt sur deux centimètres avant chaque arrosage.
- Arroser à la base avec une eau à température ambiante puis vider la soucoupe.
- Regrouper les plantes d’intérieur et poser les pots sur des billes d’argile humides.
- Vaporiser régulièrement le feuillage des tropicales, en évitant succulentes et cactus.
- Poser un linge humide ou une coupelle d’eau sur le radiateur de la pièce la plus sèche.